Caleb Adams - I need to get out of here [Terminé]

J'ai toujours su que j'accomplirais de grandes choses. Je ne pensais toutefois pas que les dites grandes choses se réaliseraient dans un monde virtuel, du moins de ce que j'en ai compris, où je suis coincé avec un pouvoir à la personnage de jeu vidéo que je suis loin d'avoir demandé. C'est un peu flou tout ça non pour débuter? En fait, sans doute êtes-vous dans une réflexion profonde, ou pas, à vous demander si je suis un fou ou si je me suis simplement cogné la tête un peu trop fort. Laissez-moi remettre les choses en perspectives et vous verrez que je suis sans doute l'être le plus sain d'esprit, ou presque, que vous aurez croisé au cours de votre existence.

Ma vie en soit n'a jamais véritablement été digne d'un film d'action ou même d'un drame. Encore moins d'un film d'horreur. Elle n'était pas assez palpitante pour ça. Un livre de quelques pages tout au plus qui raconterait que j'ai eu une enfance basique dans une famille basique de deux parents qui se disputaient de temps à autre, comme le font généralement les parents, et qui comportait également son lot de 'je suis ta grande sœur et je t'écrase comme un moucheron si j'en ai envie'. La base d'une famille heureuse bref. Moi bien, j'ai toujours un peu été la petite bête noir de la famille. Pas parce que j'aimais enfiler un costume de bestiole pour embêter ma grande sœur qui hurlait si la moindre de ses mèches de cheveux était placée de travers, mais plutôt parce que j'étais le membre de la famille à aimer la solitude, les jeux vidéos et l'informatique. Un être d'une perfection discutable, selon vos critères, mais possédant une patience d'ange saupoudrée d'un brin de paresse. Mon père était plutôt du genre sportif alors que ma mère et ma sœur étaient presque de parfaites sosies de Barbie. Vous voyez le genre?

Donc, forcément, je n'ai pas emprunté le même chemin que ma famille adorée lorsqu'est venu le moment de choisir ce que je comptais faire de ma peau jusqu'à la fin de mes jours. J'avais de grands rêves de jeux vidéos, de développement, dessin, création de personnages... qui se sont envolés en fumée lorsque je n'ai pas réussi à passer les premiers tests nécessaires pour débuter les cours... Il faut croire que ma flamme artistique n'était pas suffisamment développée tout compte fait. Plan B donc, informatique. Ça allait de soit dans mon esprit et la chose s'est déroulée... presque comme je l'espérait. De grandes études, un gamin plutôt doué, un avenir prometteur... qui a finalement terminé sa course dans une école pour donner des cours à des jeunes pas vraiment enclins, pour la plupart, à apprendre comment utiliser un ordinateur pour d'autres raisons que l'utilisation abusive des réseaux sociaux et des trucs comme Skype et tout ça. Ah la jeunesse de nos jours...

Rien de bien passionnant tout compte fait et c'est peut-être pourquoi ce jour-là j'ai été aspiré je ne sais trop comment dans ce que j'ai appris être un univers virtuel construit un peu comme les jeux vidéos que j'ai tant chéri dans mon enfance... et entre les heures de cours. Ça, s'était simplement la première étape à découvrir. Je me suis bien vite rendu compte que je n'étais pas seul en ses lieux et que le 'jeu' a été un brin sympathique en nous offrant tous des 'dons' pour nous aider à... franchir les niveaux? Dit comme ça, ça sonne presque sympathique, mais si vous étiez coincé dans un monde comme celui-ci avec pour seules capacités mentales des connaissances en informatique qui ne servent à rien puisque j'ai essayé encore et encore de rejoindre une quelconque forme d'humanité en dehors d'ici sans succès et un 'don' de force surpuissante qui vous fait briser presque instantanément tout ce que vous touchez... Je peux vous assurez que j'en ai brisé plus d'un clavier avant d'arriver à un quelconque résultat.

Alors je fais quoi moi? Je joue le jeu? J'imagine qu'il n'y a pas vraiment d'autres options puis, même si ma vie était à la limite du pathétique ennuyant, je crois que je la préférais tout de même à tout ça. Les jeux vidéos c'est bien, mais comme passe-temps. Pas comme réalité permanente dans laquelle vivre. C'est donc avec cette ligne de pensée que j'ai décidé de vivre ma petite vie ici, c'est à dire en ne vivant pas ma petite vie ici. J'essaie de faire des petits trucs par-ci par-là pour les autres pour m'occuper un peu, et parce que je ne suis pas non plus un être qui ne pense qu'à son nombril, même si je passe la majeure partie de mon temps à trouver comment passer le jeu. Je ne vois véritablement aucune autre façon de sortir d'ici. C'est le moment de se la jouer 'le livre dont vous êtes le héro' version jeu vidéo!